jeudi 13 août 2009

Arrêt franc

Chez la personne dépendante, fumer soulage pendant quelques temps un manque imperceptible, assimilé subjectivement à une souffrance. La démarche classique d'arrêt consiste a éteindre une dernière cigarette et à être suffisamment déterminé et confiant pour ne plus jamais avaler à nouveau de la fumée. L'arrêt franc est la voie ayant conduit au succès plus de 9 anciens fumeurs sur 10[2].

Les fumeurs qui arrêtent franchement acceptent en général de subir quelques jours déstabilisants : les effets du sevrage sont temporaires et bénins (hors terrain pathologique avéré). Passés huit jours les "envies" de fumer s'espacent et se surmontent de plus en plus aisément : ceci accroit la confiance en soi, d'autant que l'on ressent très vite les bénéfices de l'arrêt. Passés trois semaines, les envies ne sont plus causées par un manque physique et, sauf obsession, prennent un caractère occasionnel.

L'arrêt franc prend en compte le constat que le désir de fumer reste durablement gravé en mémoire : on ne peut faire l'économie d'apprendre à y faire face pour en être protégé, ce que favorise cette démarche. Ce désir est une pensée qui peut se formuler ainsi : "en fumant, je vais éprouver du plaisir". Compte tenu des aléas de la vie, il est probable qu'un jour ce désir se manifeste à nouveau d'où le risque de récidive : une bouffée de tabac suffit à réactiver la dépendance.

Il est possible d'éviter les prises de poids catastrophiques et de réduire l'agressivité et l'obsession de l'envie de fumer, etc. en prenant connaissance des effets complexes du tabagisme et des mécanismes de la dépendance contre lesquels la volonté est généralement impuissante.

La probabilité de parvenir à s'abstenir de fumer durant un an ou plus suite à une tentative spontanée est de l'ordre de 3 à 5 %

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire